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Présentation de la peinture sumi-e ou peinture xie yi

Le style de peinture que nous allons évoquer se définit par la monochromie, et se distingue non seulement par l’usage unique du noir et de ses tonalités allant jusqu’au blanc, mais aussi par l’esprit qui accompagne cette technique.

L’appellation xie yi provient de deux idéogrammes 写意 . Le premier évoque la notion d’écriture, quant au deuxième il peut se traduire par « idée », en opposition à ce qui est concret.


Le terme sumi-e vient du japonais qui se traduit par peinture à l’encre de chine. Il est donc plus général dans sa traduction, mais le style évoqué par ce mot est semblable à son homologue chinois.


Si cette peinture trouve ses racines en Chine sous la dynastie des Tang( 618-907), elle atteint son plein essor pendant la période Song (960-1279), époque qui vit un large développement de la vie artistique et culturelle.

La propagation se fit tout naturellement de la Chine au Japon par l’intermédiaire des échanges entre ces deux pays et plus particulièrement par la diffusion des idées religieuses du bouddhisme chan qui planta les graines du zen japonais. Cette diffusion se fit progressivement mais atteint sa pleine dimension au cours du XIV° siècle lors de la période Muromachi (1336-1573).

Cette expansion des idées religieuses et artistique est lié à l’influence qu’exercèrent les lettrés. Cette classe sociale est en effet aussi proche du pouvoir que des religieux mais elle fait elle-même partie du milieu artistique. En effet, la formation des lettrés contient un apprentissage poussé de la calligraphie ainsi que de la poésie.

L’utilisation du mode poétique joint à l’usage des outils de la calligraphie permit la naissance d’un style iconographique épuré, monochrome, spontané et suggestif.

On dit de ce style que c’est une peinture calligraphiée.



De même que la calligraphie ne tolère pas les ratures, le style de peinture xie yi ou sumi-e, ne supporte pas le repentir, c’est-à-dire les retouches.

Ce simple détail technique est révélateur de tout le monde idéologique sous tendu dans ce style pictural.


Dans la pensée bouddhiste l’accent est mis sur la conscience du moment présent, sans s’attarder à ressasser le passé. Le peintre doit se disposer intérieurement dans un état qui lui permet de capter les énergies. Il s’isole des contingences extérieures, comme l’avidité et l’aversion, et crée en son cœur et en son esprit, un vide capable de saisir ce qui anime son sujet.

Il ne cherche pas à décrire une forme mais l’idée qui la définit.

Pour cela il utilise peu de traits et joue avec les vides et les pleins pour créer une circulation d’énergie qui va suggérer plutôt que préciser.

Cette notion d’organisation des énergies est issue du principe taoïste de l’animation du yin et du yang, les deux éléments primaires et complémentaires de toutes choses. Le masculin et le féminin, le soleil et la lune, la terre et le ciel comme le vide et le plein sont des éléments qui paraissent opposés mais qui n’existent que l’un par rapport à l’autre.

Le Qi , ou souffle, est l’énergie qui relie et anime ces parties complémentaires. C’est lui qui va conduire le regard entre les différentes parties du sujet. C’est lui également qui animera le peintre lorsqu’il ne fera plus qu’un avec son pinceau.

Pour peindre le bambou, on doit « être » le bambou.

Ainsi, d’une peinture réussie, on dit qu ‘elle est vivante.



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