La méditation
LA MÉDITATION OU LA VOIX INTÉRIEURE
Auguste Rodin (1840 -1917)
La méditation que l'on pratique avant et pendant un cours de peinture n'est pas celle
que l'on expérimente dans un temple ou dans un lieu spécifique.
C’est une méditation qui va préparer le corps et l'esprit à une disposition créative.
Elle permet de se concentrer sur ses sensations tout en ayant pris conscience du lien
entre le corps et l’esprit. Elle se poursuit tout au long de l’acte créateur.
Le peintre, comme s’il posait son manteau au vestiaire, délaisse les contraintes
du quotidien. Son esprit, libéré abandonne tous jugements.
Il s'agit de faire le vide dans le cœur afin de laisser l'esprit s'exprimer par le mouvement
du corps.
L'intention devient alors pure.
La rivière Li (Chine)
La peinture xie yi cherche à transmettre une harmonie ressentie dans la nature. Le mouvement du corps qui anime le pinceau traduit cette harmonie.
La plupart des techniques de méditation utilisent au départ la respiration pour commencer à se concentrer.
Consciente ou inconsciente, la respiration est indispensable à la vie. Elle est un lien avec l’extérieur. Elle est permanente et indispensable. Avoir conscience de sa respiration, c’est avoir conscience du souffle. L’air qui rentre et qui sort. Il nourrit le corps d’oxygène. La régulation de cette respiration est apaisante. Elle agit sur l’esprit. Calmer sa respiration, c’est calmer l’esprit. À son tour l’esprit calme va envoyer au cerveau les informations pour favoriser la relaxation de l’organisme.
Ainsi concentré le corps/esprit va pouvoir s’adonner à ressentir les sensations sans qu’elles soient polluées par l’interprétation des constructions mentales.
C'est ce que l'on entend par vider son cœur. Être disponible à ce qui advient.
Ainsi le méditant vit pleinement le présent, il se consacre entièrement à l'acte : la peinture.
L’idéal du peintre qui suit la pensée Chan est de peindre sans conscience du soi, sans l’interférence des sentiments, afin de transmettre l'harmonie du sujet . C’est alors le souffle Qi, qui prend les commandes. La peinture devient une représentation des énergies et non une copie qui cherche la ressemblance. La personnalité du peintre s’efface.
Il n'est qu'un facteur : un élément qui concoure à un résultat.


