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La pensée Chan

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Bodhidharma peint par Hakuin (1685-1769)

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Le chan est un mouvement de pensée religieux appartenant au bouddhisme.
Il est apparu en chine aux environs du VI ° siècle.
Le bouddhisme repose sur un travail personnel qui cherche à atteindre «l’éveil» par abolition des causes de la souffrance et à agir pour aider tous les êtres à y accéder.
Les principales causes de souffrance sont la haine, l’avidité et l’ignorance. L’ignorance de l’impermanence des phénomènes engendre l’insatisfaction. Elle entretient le caractère illusoire de l’existence.
Les principaux appuis pour une bonne pratique sont l’étude des textes et la méditation.
Tch’an-na est la prononciation chinoise du mot sanscrit dhyãna .
Marinette Bruno1 précise :
« Or le dhyãna véritable n’est ni une "méditation " ni une simple concentration de la pensée, il relève du spontané bien plus que de la méthode et sa quiétude est la toile de fond de toute lucidité et de toute activité juste». 
 Et elle précise : « le dhyãna influe peu à peu sur l’ensemble de la vie courante, remplaçant une pensée bornée et agitée par une conscience claire et pure, à la fois vigile et inaccessible aux remous de l’extérieur. […] Dans cette nouvelle modalité de conscience s’effacent les attachements multiples ainsi que les appuis habituels de la pensée, se dissolvent les structures rigides qui font obstacle à l’intuition».
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Le chan privilégie la confrontation à la réalité plutôt que l’étude des textes comme moyen d’éveil.
L’illumination passe par l’abandon de la pensée et des concepts.
« Laisser tomber tout effort délibéré, tout " projet " de l’esprit, tel que s’initier à l’enseignement du Bouddha, réciter les sûtras, adorer les images ou accomplir les rituels, mais aussi chercher à fixer ou à purifier son esprit, voire contempler la vacuité (qui est elle-même un objet) ».
Pour que l’élève abandonne ses habitudes de pensées le maître pouvait user de violence verbale allant jusqu’à l’utilisation de mots vulgaires : comparer le Bouddha à un bâton merdeux, désarçonner  le disciple par l’utilisation de paradoxes ou énigmes insolubles : « Quel est le bruit d’une seule main qui claque ? », voir même de violence physique.
« Le but recherché est la libération de l’esprit de quelque cadre que ce soit, la rupture des structures mentales pour obtenir l’illumination totale et instantanée à la manière du trait sans rature ni bavure du calligraphe».
Pour développer la sérénité le chan s’appuie sur la méditation. Par la concentration sur la posture et sur la respiration elle permet d’opérer un lien et un ressenti de la relation corps-esprit.
Le chan appréhende la réalité sans chercher à l’interpréter, mais en percevant l’esprit qui l’anime. C'est cela même qui va guider le processus créatif.
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1Marinette Bruno,Patrick Carré,Paul Demiéville,Catherine Despeux. Le Tch’an (zen). Racines et floraisons -. Recherches sur l’expérience spirituelle. Hermes 4. Paris, 1985.p15
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Shunso Joshu (1751-1839)

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